Chirurgie cutanée 2018-06-21T17:32:53+02:00

Le terme de Chirurgie cutanée ou Dermato-Chirurgie est utilisé pour les interventions chirurgicales qui intéressent la peau. Sont donc concernées toutes les lésions (anomalies) cutanées (de la peau) dont l’ablation chirurgicale est jugée préférable par votre dermatologue ou votre chirurgien, ainsi que les cicatrices anormales ou inesthétiques qui requièrent un traitement chirurgical. La chirurgie cutanée ainsi que les procédés de réparation qui en découlent sont, historiquement, à la base de la Chirurgie Plastique et Réparatrice. Pour en savoir plus…

Pour les lésions cutanées, on peut distinguer trois cas de figure :

 Lésions malignes

Les cancers de la peau doivent bien sûr être retirés car la chirurgie est bien souvent le seul traitement permettant d’obtenir une guérison complète. Le but est donc de les enlever en totalité, en ménageant une « marge de sécurité », c’est-à-dire en passant au large, sur les côtés et en profondeur, afin de se donner toutes les chances d’éviter une récidive. Ce qui a été enlevé sera systématiquement soumis à un examen anatomopathologique (au microscope) afin de confirmer le diagnostic et de corroborer le fait que la lésion a été retirée en totalité.
En pratique, il existe 3 types de lésions malignes fréquentes. Le plus fréquent est la carcinome baso cellulaire appelé aussi « baso », qui est une lésion peu agressive, ne donnant pas de métastases, dite « à malignité locale », c’est-à-dire qui n’a d’extension que sur son site d’origine. Son traitement est exclusivement chirurgical.
Le carcinome épidermoïde ou spino-cellulaire, aussi appelé « spino », lésion plus agressive qui peu avoir une extension à distance. Son traitement est essentiellement chirurgical, assorti d’un suivi dermatologique rapproché.
Le mélanome malin, lésion plus rare mais dont la fréquence augmente chaque année, est la tumeur la plus agressive. Sa prise en charge est toujours au moins chirurgicale et suit des protocoles très précis, en concertation et en coopération avec votre dermatologue traitant et le service de dermatologie du CHU de Grenoble. Le plus souvent les mélanomes que nous sommes amenés à prendre en charge au sein de notre cabinet, sont des lésions de bon pronostic, les lésions plus agressives nécessiatnt une prise en charge hospitalière uniquement.

Rappel : Les lésions cutanées malignes dans leur ensemble sont les tumeurs dont la fréquence en France augmente le plus ces dernières années. Leur prévention est donc indispensable et comprend des mesures simples concernant notamment la protection solaire, principal facteur de déclenchement :
Se protéger avec des vêtements et/ou une crème solaire de bonne qualité.
Eviter l’exposition solaire entre 11h et 15heures, ou le soleil est le plus agressif.
Suivi dermatologique régulier.

 Lésions douteuses

Le simple examen visuel d’une lésion ne permet pas toujours d’affirmer sa nature bénigne ou maligne. Dans ce cas, l’ablation chirurgicale va avoir pour but de soumettre la lésion à un examen anatomopathologique qui seul sera en mesure d’affirmer le diagnostic.

 Lésions bénignes

Certaines lésions initialement bénignes (comme certains « grains de beauté ») peuvent parfois se transformer et évoluer vers la malignité ; il est donc logique de les enlever préventivement. D’autres lésions purement bénignes peuvent être retirées parce qu’elles sont gênantes, soit du fait de frottements ou d’irritations, soit pour des raisons purement esthétiques.

Pour les cicatrices :
Il est impossible de faire disparaître complètement une cicatrice, que ce soit par la chirurgie ou par tout autre moyen (pommades, tatouages, peeling, laser…). Le but d’une reprise chirurgicale est de remplacer une cicatrice «vicieuse» (présentant un vice, une anomalie) par une nouvelle cicatrice que l’on espère moins gênante et plus discrète. Dans la plupart des cas, ne peuvent être traitées que les cicatrices stabilisées, au terme de leur évolution naturelle (6 mois à 2 ans). Par ailleurs, une tentative de correction chirurgicale n’est licite que dans les cas suivants :

 Cicatrices rétractiles

Très indurées et « recroquevillées », ne se laissant pas distendre, très inesthétiques et pouvant même parfois limiter certains mouvements.

 Cicatrices ulcérées

Leur fragilité aboutit à de fréquentes « écorchures » superficielles qui deviennent permanentes, se creusent et s’aggravent.

 Cicatrices instables

Très anciennes ou après radiothérapie, elles présentent un risque de dégénérescence maligne.

 Cicatrices hypertrophiques

Inflammatoires, douloureuses, rouges, élargies et surtout gonflées « en relief ». Leur traitement est très délicat et soumis à de fréquentes récidives.

 Cicatrices inesthétiques

Larges, colorées, irrégulières, décalées, enfoncées, adhérentes…

Il faut noter que le traitement d’une cicatrice normale mais simplement élargie (cas fréquent) est très aléatoire car l’élargissement est souvent dû à un trouble de la cicatrisation propre au patient et indépendant de la technique chirurgicale.

 PRINCIPES

Il convient de savoir que lorsqu’une intervention chirurgicale amène à traverser la peau, quelle que soit la technique utilisée pour recoudre celle-ci, elle se réparera en laissant une cicatrice qui ne peut pas disparaître totalement. Les seules agressions infligées à la peau qui disparaissent sans laisser aucune cicatrice sont celles qui ne concernent que la partie la plus superficielle de la peau à savoir l’épiderme.

Dès qu’une incision traverse le derme c’est-à-dire la partie profonde de la peau, et quelle que soit la qualité du chirurgien et des soins par lui prodigués, le geste chirurgical laissera derrière lui une cicatrice qui, certes, ira en s’atténuant, devenant plus ou moins discrète, mais jamais totalement invisible.

Pour des raisons de confidentialité, nous avons choisi de ne pas montrer de photos d’interventions qui pourront, par ailleurs, être présentées dans le cadre d’une consultation au cabinet.